Devant plus d’une quarantaine de personnes réunies dans la galerie Talmart, près du Centre Pompidou, le musicien palestinien virtuose Ramzi Aburedwan et son biographe américain Sandy Tolan de passage en France ont raconté leur première rencontre en 1998 et leurs retrouvailles étranges dans la région angevine avant que ne s’impose la rédaction d’un livre. La force de caractère du jeune Palestinien et son incroyable parcours depuis un camp de réfugiés jusqu’à l’Orchestre du divan occidental-oriental de Daniel Baremboim et ses tournées mondiales en passant par 7 ans au Conservatoire d’Angers puis la création de huit écoles de musique aux quatre coins de la Cisjordanie finissent de convaincre le journaliste américain. Avec le concours de Dominique Vidal, historien et journaliste spécialiste du Moyen-Orient, qui assurait une traduction fluide, Sandy Tolan a souligné les moments les plus baroques de son enquête tandis que Ramzi Aburedwan apportait des éclairages sur ses choix et l’éternelle difficulté d’être palestinien. Restent ces moments de grâce où des enfants palestiniens jouent Mozart sur un check-point israélien comme “protégés” par la musique qui devient dès lors une façon de retrouver foi en soi et de résister. Moment de grâce aussi lorsque Ramzi a fait vibrer son bouzouq. Moment de fidélité aussi puisque dans l’assistance comme chez les organisateurs, il y avait près d’une vingtaine d’années d’amitié avec Ramzi, rencontré à son retour à Ramallah où certains et certaines étaient venus travailler dans le cadre du réseau culturel français à l’étranger.