Encore une fois, le conflit israélo-palestinien dit « de basse intensité » selon les militaires et les diplomates est en passe de virer au soulèvement et à la guerre ouverte. Comment ne pas être effrayé de ces répliques de la terreur qui embrasent la région tous les dix ans ? Dans son premier livre chez Riveneuve, Jours tranquilles à Ramallah, Gilles Kraemer concluait le 21 février 2008 : « Il devrait être évident que la meilleure façon pour Israël de garantir son avenir est d’aider à l’instauration – enfin – d’un Etat palestinien moderne, cohérent, riche et réconcilié. Il devrait être tout aussi évident que la meilleure façon d’y parvenir, compte tenu de la totale dépendance des deux parties aux grandes puissances, est que cette communauté internationale si mouillée dans cette affaire sache – enfin – imposer la solution, dans le respect de ses propres valeurs. Ne rien faire, si ce n’est payer la casse, à quatre heures d’avion des grandes capitales européennes, c’est laisser libre cours à la politique du pire. Qui alors nous pardonnera d’avoir laissé la Terre trois fois Sainte sombrer dans ce suicidaire chaos ? » Pour les nombreux auteurs et autrices qui ont écrit des essais, des romans, des études sur la Palestine chez Riveneuve après y être allé, le suivi de l’actualité est quasi hypnotique : on sait d’avance ce qui va se passer, hélas. Pourtant, la Palestine est une si vieille terre de paix et de cultures d’où nous vient tant de traits de civilisation qu’en dépit de cette actualité pleine de bruit et de fureur, nous poursuivons comme les encyclopédistes l’exploration de son patrimoine archéologique avec René Elter, cinématographique avec Janine Halbreich-Euvrard et Carol Shyman, théâtrale avec Jonathan Daitch, musicale avec Sandy Tolan et Ramzi Aburedwan, sacré et théologique avec Naïm Ateek et Sossie Andézian… Au-delà de la géopolitique avec Bernard Philippe, nous avons témoigné de la vie quotidienne sous occupation à Jérusalem avec Mohamed Kacimi, à Gaza avec Karim Lebhour, Brigitte Challande, Véronique Hollebecque, Sarah Katz, Franck Mérat, Pierre Stambul et Annie Vera… Norma Marcos a documenté la vie des femmes et les mouvements féministes tandis que la fiction avec HK, Yanne Dimay, Michel Warschawski, Yves Ouahnon ou Colette Berthès a raconté le réel mieux que les chaînes d’information continue. Chez Riveneuve, contrairement à la grande majorité de nos confrères éditeurs, la Palestine n’est pas un tabou. C’est un pays d’hommes et de femmes, comme nous, qui méritent tout comme nous de vivre libres et dignes.
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