C’est désormais officiel : Riveneuve sera représenté par quatre auteurs au festival de Saint-Malo du 4 au 6 juin. Une conférence de presse s’est tenue dans le lobby de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) le 18 mai à Paris pour présenter le nouveau président Jean-Michel Le Boulanger et la philosophie du programme après le décès du fondateur d’Étonnants Voyageurs Michel Le Bris. Le chercheur et ancien Premier vice-président de la région Bretagne, tout comme la directrice Mélani Le Bris, fille du fondateur, l’a assuré sur tous les tons : « Nous n’abandonnons rien des valeurs de Michel Le Bris » et qui font de ce festival un moment sans pareil pour les livres (Ils ont largement rappelé la force du pluriel : « En mémoire à Samuel Pati ou Cabu, on sait que certains peuvent tuer au nom d’UN livre, là où Michel Le Bris parle de l’amour DES livres »). Les thématiques fortes de cette édition post-Covid sont « le pouvoir de la littérature » (« On met en commun quelque chose, la création, les imaginaires… »), le rapport au vivant et à la nature, à l’histoire, les migrations, le réel des réalisateurs de cinéma, la photo, la Tunisie après la rencontre organisée à Tunis en septembre dernier avec des écrivains, les concours de nouvelles (plus de 3 000 reçues !) et les remises de prix comme le Prix Joseph Kessel, le Prix Ouest-France/Étonnants Voyageurs et plusieurs autres. Trois fois à l’affiche, le guitariste-globe-trotter Titi Robin participera à la soirée d’hommage à Michel Le Bris et fera des lectures musicales de son recueil « Là où tu dors, la nuit ». Jean-Louis Coatrieux participera avec son roman « Tu seras une femme, ma fille », récit d’une jeune juive de Vienne fuyant le nazisme dans une école en France, à un débat autour de « Judéité, de l’Orient et d’Occident ». Jonathan Daitch animera des débats après la projection d’un documentaire sur le Freedom Festival de Jenine (« The journey of the others »), en Cisjordanie, avec son ouvrage « Voix du théâtre en Palestine, 50 acteurs témoignent ». Il sera notamment mobilisé pour la journée professionnelle dédiée à l’écriture théâtrale. Hatem Nafti retrouvera l’historienne Sophie Bessis, la préfacière notamment du guide interculturel de Romain Costa « Comprendre les Tunisiens », pour dédicacer « De la révolution à la restauration, où va la Tunisie? » dans le cadre de la thématique « Tunisie ». D’autres auteurs Riveneuve seront aussi sur place, mais pour d’autres livres, comme l’universitaire sénégalais Souleymane Bachir Diagne, ou les romanciers et poètes haïtiens Lyonel Trouillot et Louis-Philippe Dalembert. On croisera aussi d’autres contributeurs de Riveneuve (préface et revue littéraire) : Yahia Belaskri, Hubert Haddad, Mohamed Harmel, Pierre Haski et Yvon Le Men. À suivre…
Là où tu dors la nuit
Préface d’Yvon Le Men
Illustrations de Rachid Koraïchi
L’écriture du musicien-voyageur Titi Robin fait des allers-retours incessants entre l’intériorité de l’être et le monde. Elle exprime la société humaine et ses conflits, la violence des confrontations culturelles ou sociales et se mêle aux sentiments les plus enfouis. Par un effet d’écho ininterrompu et de miroir, elle rend mystérieuse et insaisissable la frontière entre ces deux pôles, cette ligne vibrante que l’auteur emprunte sans cesse sur le fil de la chair et de l’intime.
Ces textes puissants, l’auteur les récite lors de lectures musicales et certains sont repris dans l’album discographique Rebel Diwana. Au-delà des notes virtuoses, la poésie abolit les limites à la lumière des mots.
Voix du théâtre en Palestine. 50 artistes témoignent
La Palestine n’est pas qu’une Terre Sainte ou une zone de conflit, c’est aussi une scène culturelle avec ses poètes prestigieux, ses conteurs et ses comédiens de talent. Rien qu’en Cisjordanie, en y ajoutant Jaffa (près de Tel-Aviv), Haïfa (au nord) et Maghar (près du Golan), on n’y compte pas moins de 26 théâtres installés dans 11 villes ! Ces artistes veulent être reconnus pour leur art, mais aussi pour leur identité et leur incroyable résistance faite d’humour, de dignité et d’infinie tendresse pour leur public et leurs enfants sur une terre toujours contestée, annexée et occupée depuis des décennies.
Voici une invitation au voyage pour aller à la rencontre, de ville en ville, de théâtre en théâtre, de surprise en surprise, d’une cinquantaine de comédiennes et d’acteurs, d’administrateurs de théâtre et de régisseurs. Ils se racontent, décrivent leur travail, exposent leurs inspirations. Ils rejouent les anciens mythes ou les réalités du quotidien, le répertoire national ou international. Ils livrent leurs rêves et leur combat, les risques qu’ils prennent et aussi leur bonheur d’être accueillis, applaudis comme n’importe quel artiste.
Tu seras une femme, ma fille
Mars 1939, à Vienne. La Nuit de cristal quelques mois auparavant n’a laissé derrière elle que menaces sur les murs, cris de haine dans les rues, agressions sans cesse plus nombreuses et disparitions soudaines. La peur s’installe. Les Juifs doivent décider de leur vie, rester et affronter le danger ou partir et se reconstruire ailleurs. Ses parents refusent d’abandonner leur pays ; son frère, accompagné de son épouse Lilly, choisit de tenter sa chance par bateau via le Danube. Erika, elle, n’est encore qu’une enfant – douze ans à un mois près – et ne sait rien de son destin quand elle monte dans le train Vienne-Paris. Elle récite dans sa tête un extrait du dernier poème écrit au tableau de son école : Si les oiseaux ne chantent plus, si les cloches ne sonnent plus, si les enfants ne rient plus, alors que reste-t-il du monde ? Que va-t-elle trouver en France où personne ne l’attend ?
Un roman bouleversant inspiré d’une histoire vraie.
De la révolution à la restauration, où va la Tunisie ?
Préface de Pierre Haski
Une fois encore, la Tunisie est à la croisée des chemins. Les élections générales de l’automne 2019 – bousculées par la mort prématurée du président Essebsi – ont rebattu les cartes. Si les électeurs ont clairement choisi, avec Kaïs Saïed, un président austère et sans parti, ils ont en revanche composé une Assemblée multicolore d’islamistes, de progressistes divisés, d’opportunistes ou de nostalgiques de l’ancien régime qui promet des nuits blanches au gouvernement quel qu’il soit. Les temps qui viennent montreront si le pays de la seule révolution qui a pris à la suite des « Printemps arabes » est gouvernable ou pas. Car, neuf ans après la chute du dictateur Ben Ali, la Tunisie n’en finit pas avec sa « transition », entre acquis révolutionnaires et restauration de l’ancien monde. Elle s’enlise dans une crise économique et sociale qui pousse à l’exil les plus pauvres comme les plus diplômés. Comment en est-on arrivé là ? Et quels scénarios pour la suite ?
À travers une exploration de la réalité politique, économique et sociale de ce pays-clé du Maghreb, un « fils de la révolution » analyse les causes du désenchantement des Tunisiennes et des Tunisiens. Croisant données empiriques et regards des experts, il remonte le cours laborieux de l’édification d’un État de droit. Un enjeu crucial pour l’avenir du pays mais aussi pour ses partenaires comme la France.