Pour la deuxième fois, l’Institut Français du Caire organisait les 17-20 mai un Salon du livre francophone dans ses jardins, son patio et sa salle de conférence auquel ont participé le chercheur et traducteur Emad Adly, auteur de Cosmopolite Egypte, Portraits intimes, l’ancien diplomate et auteur de L’Homme de Tanger Gilles Gauthier et leur éditeur Gilles Kraemer, aussi scénariste de la BD Le tombeau perdu d’Alexandre le Grand. Invité d’honneur, le romancier prix Renaudot 2014 et Goncourt des lycéens David Foenkinos a clos l’événement à l’invitation de la librairie francophone Renaissance tandis que l’ouverture des cafés littéraires revenait à Morad Montazami, éditeur et curateur chez Zaman Books & Curating qui enquête sur l’art moderne dans le monde arabe. Présenté pour la première fois au public, l’ouvrage Cosmopolite Egypte, qui brosse le portrait en images comme en textes de 7 personnalités à la fois étrangères et égyptiennes, réunissait l’auteur et l’éditeur mais aussi Maryse Hilal, femme de culture et propriétaire du restaurant emblématique L’Estoril qui a inspiré un personnage du roman L’Immeuble Yacoubian d’Alaa El Aswani, ainsi que le Samy Ibrahim, le fils d’Albert Arié, l’une comme l’autre étant dans la galerie de portraits. Emad Adly a ainsi pu rappeler ses 2 années de casting et d’interviews des descendants directs de ceux qui ont animé ce cosmopolitisme égyptien de la fin du 19e siècle à la première moitié du XXe, moment où l’Egypte accordait des privilèges aux étrangers pour les attirer et se moderniser. L’évocation et les témoignages autour de cet ouvrage ont été particulièrement touchants, d’autant qu’étant paru en plein Covid, il n’avait encore jamais permis aucune manifestation. Gilles Gauthier a aussi retrouvé un environnement familier en participant à un débat sur la traduction, lui qui est le traducteur du grand écrivain égyptien El Aswani mais aussi qui avait été conseiller culturel au Caire et Consul général d’Alexandrie. Il a présenté son dernier roman, le polar L’homme de Tanger, interrogé par l’ancien journaliste et désormais chargé du livre à l’Institut, Hany Hanna. Gilles Kraemer, quant à lui, outre le soutien à ses auteurs, a contribué en débattant sur la BD française et l’Egypte (et inversement) avec la bédéiste Chadia Loueslati qui présentait son roman graphique sur Oum Kalthoum, Naissance d’une diva (chez JC Lattès) et Mostafa Reda, chargé des droits étrangers dans la maison d’édition BD égyptienne la plus dynamique, Mahrousa, qui traduit notamment en arabe Enki Bilal ou Marjane Satrapi. Dans les jardins et les couloirs de l’Institut, tandis que la Médiathèque ouvrait largement ses portes, les stands des éditeurs, des libraires et des institutions ont fait une petite place à Riveneuve, entre le centre de recherches CEDEJ et l’Institut français d’Archéologie orientale (IFAO), pour vendre des livres contre… des livres égyptiennes. Une mission aux parfums de la nostalgie et des retrouvailles, avec notamment l’équipe d’Al-Ahram Hebdo Fouad Mansour, Dalia Chams et Dina Kabil qui doivent poursuivre le rayonnement des ouvrages de Riveneuve par des articles à venir… “Qui a bu l’eau du Nil, en reboira” dit-on avec raison…

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