“Je suis ravi que mon livre, dans cette collection magnifique par son graphisme, connaisse une nouvelle jeunesse chez nos éditions Riveneuve”. Le professeur de philosophie a l’université de Columbia, en résidence d’écriture dans sa ville natale de Saint-Louis, n’a pas boudé son plaisir devant un public de plus de 220 personnes buvant ses paroles pendant 2h30 mercredi 12 dans le jardin de l’Institut français. C’est Riveneuve qui avait fait l’intermédiaire auprès de Marc Monsallier, directeur de l’Institut et fondateur de la Villa qui accueille les écrivains en résidence. Fidèle à une approche rationaliste de l’Islam et un humanisme fondamental, Souleymane Bachir Diagne a souligné toute la modernité de Senghor qu’on doit relire, détaché des contingences politiques, pour le message sur l’art (l’émotion artistique et le rythme) mais aussi sur le métissage : “Chacun doit être métissé à sa façon”. Il s’agit d’apprendre à se “décentrer”, à “sortir de soi” et à ne pas s’enfermer dans des ethno-nationalismes et des identités qui fragmentent le monde. Rappelant que Saint-Louis est un haut lieu de ce pluralisme qui est la base de la tolérance, le philosophe a répondu à l’inquiétude de l’avenir de nombreux jeunes déboussolés : “Il faut savoir être métissé pour faire, comme Gaston Berger, de la bonne perspective, c’est à dire un mélange de rationalité et d’imagination pour aborder le futur. Le futur n’est pas ce qui advient inéluctablement, mais ce que nous en faisons tous ensemble !”