Dans l’ancien bâtiment réfrigéré de la SNCF, devenu un vaste lieu d’artistes à deux pas de la bibliothèque François Mitterrand à Paris, le vernissage d’une exposition « Joséphine et les années Baker » à la galerie l’Aiguillage a été l’occasion vendredi 28 janvier pour Michèle Barbier de rappeler quelques souvenirs sur la star dont elle a été la secrétaire particulière. C’est ce qu’elle rapporte dans son livre, tout juste publié chez Riveneuve : Joséphine Baker l’avait recrutée pour prendre en note ses quatre projets de livres : sur sa vie, sur son engagement dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, sur son art et sur son projet d’une école de la fraternité universelle, le grand idéal de sa vie. Devant une quarantaine de personnes passionnées et passionnantes comme cet artiste américain qui rejoue chez Harcourt les poses provocatrices de la diva ou quelques auteurs de chez Riveneuve à l’image de Jean-Robert Léonidas tout juste venu d’Haïti et des Etats-Unis pour la sortie de son roman « Comme un arbre planté dans le jardin du bon Dieu », Michèle Barbier a redonné vie à celle dont le visage s’étale sur tous les murs de la galerie, dans toutes les matières et les couleurs ou les formats (BD, numérique, vidéo, peinture, sculpture…). Une exposition ouverte au public jusqu’à la fin du mois de février.
Joséphine Baker, les dernières années. La renaissance d’une étoile
De 1969 à 1971, Joséphine Baker traverse l’une des périodes les plus éprouvantes de sa vie. La vedette de music-hall, connue dans le monde entier, est en proie à d’immense difficultés financières, personnelles et professionnelles. Criblée de dettes, elle perd son Château des Milandes mais continue à se battre bec et ongles pour ouvrir un Collège de la Fraternité Universelle, où serait enseignée la lutte contre toutes formes de discriminations. Cet idéal de paix, elle l’avait déjà illustré en adoptant douze enfants venus de pays différents. Tout en assurant son rôle de mère, elle s’acharne à retrouver son rang de vedette internationale à New York et à Paris. Elle finit sa vie sur un triomphe à Bobino. En hommage à son engagement de résistante pendant la seconde guerre mondiale, la France lui offre des funérailles militaires, avant de l’accueillir au Panthéon.
L’autrice livre un témoignage inédit, enrichi de celui de quelques-uns des enfants de Joséphine Baker, sur une période peu connue de la vie de la star et la formidable renaissance de celle qui restera à jamais « l’idole du cœur ».