À peine l’exposition « Dans les archives de FanXoa et MastO de Bérurier Noir » est-elle inaugurée en début de semaine dans la très officielle Bibliothèque nationale de France qu’un événement plus alternatif s’est tenu jeudi 29 février à Ground Control, un tiers lieu culturel installé dans une ancienne halle de tri postal près de la gare de Lyon à Paris. Dans une ambiance plutôt punk et dans la brouhaha de cet immense hangar multiforme, avec la librairie Charybde voisine qui co-organisait la rencontre avec le collectif Mutation, une centaine de fans du groupe phare de la scène punk-rock des années 80 ont suivi des vidéos du double DVD « Même pas mort » et un débat de près de deux heures avec l’ancien chanteur du groupe FanXoa devenu chercheurs au CNRS, les directeurs de la collection « En marge ! » Solveig Serre et Luc Robène, l’adjoint du directeur en charge de la musique à la BnF Benoit Cailmail (ils ont coordonné tous les trois le titre Bérurier Noir paru en décembre dernier), le dessinateur de BD Voto et, à l’écart mais aux manettes d’une planche graphique, le dessinateur au Canard Enchaîné Urbs qui a illustré la soirée de son humour ravageur. Mais est-ce bien punk d’entrer à la BnF et pour l’honorable maison d’accueillir les archives d’un tel groupe ? Si la BNF conserve le patrimoine français « dans son entièreté » comme le dépôt légal « sans distinction et préjugé » depuis 1537, la présence des archives de Bérurier Noir y est d’autant plus légitime que, comme l’a précisé le chanteur, il y a une notion de « service public » pour que ces documents touchent le public et non ne basculent dans la spéculation des collectionneurs, mais aussi, comme l’a ajouté Solveig Serre, pour préserver les archives dont a toujours besoin une société pour s’étudier, car il y a une fragilité des acteurs (le destroy des punks) mais aussi des productions (documents, fanzine, affiche DIY…). C’est tout l’objet de la collection « En marge! » publiée chez Riveneuve et dont le dernier titre, déjà en réimpression, est Bérurier Noir. La séance de dédicaces qui a suivi dans l’espace librairie a réuni tous les acteurs dont Urbs au crayon ironique face à une longue queue d’aficionados qui attendait respectueusement. Destroy !
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