Grosse séquence émotion à Riveneuve le jeudi 23 mai lors du lancement de la réédition de trois recueils de chroniques en un : Jours tranquilles en Palestine (Ramallah, Gaza, Jérusalem) cosigné par l’ancien diplomate culturel Gilles Kraemer, le journaliste Karim Lebhour et le dramaturge Mohamed Kacimi avec une préface de l’historien et journaliste Dominique Vidal, spécialiste des nouveaux historiens israéliens, de la Palestine et de la Shoah. Quelque 60 personnes, bouleversées par les crimes contre l’Humanité commis en ce moment dans la bande de Gaza après ceux du 7 octobre en Israël, ont vibré à la lecture d’extraits par l’acteur et auteur Thierry de Carbonnières. Deux anciens consuls généraux de France à Jérusalem, un ancien ambassadeur suisse en Iran, des journalistes de l’AFP, de France info, d’anciens correspondants de Libération ou du Figaro, un cadre de l’UNESCO ayant travaillé à Gaza, des humanitaires ayant d’ailleurs publié Gens de Gaza chez Riveneuve ou des autrices comme Yanne Dimay qui a rédigé le roman Une pierre dans le coeur à partir de son expérience d’ateliers d’écriture animés en Cisjordanie — et bien d’autres — ont suivi les analyses de Dominique Vidal. « Il faut lire ces chroniques, mais passer d’abord par une pharmacie pour acheter des antidépresseurs, a-t-il prévenu, tant la situation s’est dégradée » durant les deux dernières décennies ici relatées, sur le terrain comme dans la diplomatie française. Alors que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont décidé de reconnaître enfin la Palestine comme un État, le journaliste Georges Malbrunot reconnaissait que l’Espagne jouait aujourd’hui le rôle que la France avait il y a 20 ans. L’ambassadeur Régis Koetschet, qui avait été Consul général à Jérusalem lorsque l’éditeur Gilles Kraemer dirigeait le Centre culturel franco-allemand de Ramallah et que l’humanitaire Marianne Poche pilotait le CCF de Naplouse, a pu défendre son bilan, surtout de coopération culturelle dans les premières années 2000 où la France était attendue et écoutée, plaidant pour « une diplomatie de la peau », du contact étroit avec le terrain et les gens, ce qui n’est plus trop le cas aujourd’hui. C’est d’ailleurs la raison de la réédition de ces chroniques : non seulement elles parlent de la vie quotidienne avec toute sa résilience — essentielle pour reconstruire l’avenir et si peu présente dans les rapports diplomatiques et les analyses géopolitiques sur les chaînes d’info — mais elles montrent aussi à quel point toute la catastrophe actuelle était déjà en germe voici 10 ou 20 ans. 

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