La 28e édition du SIEL (Salon international de l’édition et du livre) s’est tenue à Rabat du 2 au 11 juin 2023. Évènement culturel phare du Royaume, il a rassemblé éditeurs, journalistes, auteurs, universitaires sous une enfilade de chapiteaux, en plein cœur de Rabat. Elgas, auteur de l’essai Les Bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial paru chez Riveneuve, a participé à deux tables rondes. La première, à l’initiative de Bénachir Bouazza, universitaire marocain et programmateur du salon, revenait sur les “reconnexions interafricaines”. Elle a regroupé, dans la salle de conférence des Oudaïas, le 3 juin, Khalid Lyamlahy, Hisham Aïdi, Elgas et Khalid Mouna, le modérateur. L’occasion pour les panélistes de rappeler, dans une tonalité nostalgique, la grande vitalité culturelle africaine dans les années 50 qu’il faudrait réenchanter. Hisham Aïdi, universitaire marocain à Columbia aux USA, a évoqué le rôle central de la revue Souffle dans cette dynamique des années 50 sous la bénédiction de son fondateur Abdelatif Laâbi, présent dans la salle. Khalid Lyamlahy, maître de conférence en lettres francophones à Chicago, est revenu sur l’importance pour le Maroc d’affronter le tabou du racisme et de la négrophobie dans sa société. Elgas, quant à lui, a parlé de la nécessité d’établir un circuit de partage des savoirs, à travers la traduction, mais aussi l’importance d’exploiter les ressources déjà disponibles.

Elgas et Khalid Lyamlahy, en complices inséparables, se sont retrouvé le lendemain, le 4 juin, à l’espace professionnel pour échanger sur le dernier roman de Khalid, Évocation d’un mémorial à Venise, publié aux éditions Présence Africaine. Un roman sur le destin tragique d’un immigré gambien qui s’est jeté en 2017 dans le Grand Canal de Venise. Les discussions ont porté sur le pouvoir de l’écriture face à la tragédie, l’importance de la poésie et ce devoir d’empathie, socle important en littérature. Khalid Lyamlahy est aussi complice avec Riveneuve pour avoir participé à la revue Riveneuve continents n°17Maroc : les lettres portuaires“.