Si d’emblée les termes du débat ont été posés par le maître des lieux, l’ancien diplomate et dissident iranien Ahmad Salamatian (coauteur chez Riveneuve de L’Amérique en otage), avec une sorte de jeu de mots : « le droit international aujourd’hui est-il dépassé / dépecé ? », les échanges entre le politiste Jérôme Heurtaux, auteur de Le droit international est-il mort à Gaza ?, sa préfacière, la journaliste et ancienne porte-parole du TPIY Florence Hartmann, et la petite quinzaine de citoyens, juristes ou membres d’ONG ont été riches ce jeudi 11 décembre dans la librairie mythique de la rue Cujas, près de la Sorbonne.
Entre les pessimistes et les optimistes, le curseur a fini par se positionner sur l’affirmation que « le droit international est une boussole », incapable d’arrêter les crimes mais essentiel pour les caractériser. Il se muscle à chaque crise, définissant toujours plus précisément la notion de génocide ou de crime contre l’humanité, au grand dam des négationnistes et des propagandistes de tout poil.
Ainsi, l’association AJPO en France réunit 114 avocats qui ont adressé une requête au procureur de la Cour pénale internationale contre Macron, Bayrou, Barrot, Lecornu et des députés de la commission des affaires européennes pour complicité de génocide. L’association Hind Rajab a, de son côté, transmis les profils de 1 000 soldats israéliens pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide à la même CPI.
Pour autant, comme l’ont rappelé tous les intervenants, y compris un avocat du barreau de Paris dans la salle, le droit international n’est pas l’affaire des seuls juristes. Il n’y a pas que la CIJ et la CPI : il existe aussi la compétence universelle des tribunaux, que la plupart des pays reconnaissent lorsqu’il s’agit de juger sur leur sol des génocidaires. Ce n’est qu’un début…
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