Alger un théâtre de revenants
Fadéla M’Rabet
C’est une sorte de symphonie à voix multiples que Fadéla M’Rabet nous présente dans ce nouveau livre, écrit, comme tous les autres, dans une belle langue poétique. Mais à la différence des précédents, qui s’organisent autour d’un personnage principal celui-là constitue une sorte de fresque historique où se succèdent des personnages d’hier et d’aujourd’hui. Alors que l’indépendance permettait, en principe, toutes les innovations, la pièce que jouent la plupart des Algériens d’aujourd’hui n’est que la reproduction d’une autre, écrite par des ancêtres qui ne sont même pas les leurs et qui leur font la loi. Moeurs, tenues vestimentaires, attitudes, croyances sont un mélange de modernité superficielle et de passéisme borné, et qui retrouverait l’Algérie 47 ans après sa victoire
contre le colonialisme aurait l’impression de s’être trompé d’époque, de pays, de pièce, de personnages. Tristesse des rêves avortés et des illusions perdues ? Sans doute. Mais Fadéla M’Rabet ne donne pas, pour autant, dans un pessimisme intégral, elle « rêve de jeunes filles surfant sur les vagues » et entend déjà, même si elles restent très discrètes, leurs voix, des « voix qui ne sont pas celles de leurs mères, rauques, brisées par le
chagrin, mais celles d’un nouveau monde. »
Fadéla M’Rabet, féministe algérienne de la première heure, est docteur en biologie. A la suite de la publication de La Femme algérienne (Maspero 1965) et de Les Algériennes (Maspero 1967), elle est interdite d’enseignement, de médias et doit quitter l’Algérie. Parisienne, elle a été maître de conférences et praticien des hôpitaux à Broussais Hôtel-Dieu.
12 x 17.5 cm – 107 pages
ISBN: 978-2-36013-006-1
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