En plein millénaire de la ville de Caen, le salon du livre Epoque a accueilli des milliers de visiteurs le week-end du 24 et 25 mai dans le complexe romano-gothico-classique de son immense mairie, ainsi que deux auteurs de Riveneuve : Zadig Hamroune et David Hury parmi la trentaine invités. Dans un code couleur jaune or et la thématique « Prendre le temps », le festival sous la coordination d’Annie-Rose Pichonnier, a permis au public de suivre, en ces temps de Moyen-Orient en flamme, un débat très émouvant sur le « Liban for ever » entre deux anciens correspondants à Beyrouth ayant choisi le roman noir ou le roman d’espionnage, David Hury (Beyrouth for ever chez Liana Levi) et Emmanuel Villin (Kim Philby et moi, Stock). Mais David Hury avait déjà publié chez Riveneuve plusieurs titres où le Liban était au centre de l’intrigue (Jours tranquilles à Beyrouth, 2009, et Pentes douces, 2016) avant ses deux romans historiques autour de la Seconde Guerre mondiale où il est fortement question cette fois de Normandie : Mustapha s’en va-t-en guerre et Sans nouvelles depuis Drancy, des sujets qui ont alimentés ses échanges avec les lecteurs venus aux dédicaces. Quant à l’enfant du pays, Zadig Hamroune qui était « comme à la maison » avec son nouveau roman autobiographique tout juste paru, La nuit baroque, tandis que le précédent qui a reçu le prix littéraire de la ville de Caen en 2024 sera republié dans la collection Pépites à la rentrée littéraire de septembre (La nuit barbare). Animé par un modérateur enthousiaste et amoureux des lettres, Hamed Berkane, le débat entre Thael Boost (Saturations, chez Anne Carrière), Alexandra Koszelyk (Pages volées, Aux forges de Vulcain) et Zadig Hamroune autour de « L’art au cœur d’une vie » a permis d’évoquer Le Caravage, Gustave Courbet, Milan Kundera pour un cocktail de culture dont l’alchimie a été reprise pour la soirée de clôture du Salon dans le grand amphithéâtre du conservatoire devant plusieurs centaines de personnes, orchestrée par Zadig Hamroune avec danseur contemporain, geste graphique, piano et lecture de textes poétiques offrant quatre ravissements : Hölderlin, Rimbaud, Malherbe, Mallarmé… Ce spectacle, « Le don des larmes », sur une idée originale de l’auteur, a été réalisé en partenariat avec le centre culturel Les Franciscaines de Deauville où il est en résidence pour l’année à venir. L’année prochaine, le Salon Epoque pourrait avoir pour fil rouge le voyage et l’exil, une thématique bien présente chez l’éditeur indépendant « qui raconte le monde aux Français et les Français au Monde »… Et comme Riveneuve fêtera ses 25 ans, on pourrait comme y voir un signe…
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