L’archéologue et acteur du tourisme solidaire Sabri Giroud, résident entre Ramallah et Jérusalem, a posé ses valises mardi 24 septembre à la maison des associations du 14e arrondissement, rue Daguerre, à l’invitation de l’Association France-Palestine Solidarité, pour présenter l’ouvrage dirigé pendant 8 ans et rédigé par une cinquantaine de spécialistes internationaux : « La Palestine en 50 portraits, de la Préhistoire à nos jours ». Alors que les Palestiniens subissent à la fois la violence des bombardements à Gaza, des harcèlements militaires israéliens en Cisjordanie, et celle de l’invisibilisation dans la plupart des médias mainstream occidentaux, il est nécessaire de rappeler que le grand Racine cite trois fois la Palestine dans Bérénice au XVIIe siècle ; que le premier cartographe arabe Al-Muqaddasi en fait lui aussi une description assez précise à travers toutes ses villes avec Ramleh (et non Jérusalem) pour capitale dès l’an mille… À un moment, rappelons-le, où l’État hébreu veut passer une loi qui met sous son autorité tous les sites archéologiques de Cisjordanie — histoire d’affirmer que tout ce qui est juif antique est directement relié à l’Israël actuel et est supérieur à tout le reste, alors que l’Histoire nous apprend que toutes les religions et les peuples ont vécu sur cette terre de Palestine et appartiennent à l’Histoire de cette entité historique du temps long.
Il n’y a pas lieu de découper des morceaux dans la toile de l’Histoire pour en faire de la justification politique a posteriori. D’où le besoin d’incarner dans des hommes et des femmes ce territoire, depuis une chamane natoufienne datant de – 10 000 avant J.-C. jusqu’au jeune photoreporter Yasser Murtaja tué par un sniper israélien alors qu’il couvrait une manifestation, à 31 ans. Un hommage à tous les journalistes et cameramen palestiniens tués — quelque 160 ! — depuis la guerre de Gaza voici bientôt un an. Un livre de référence.
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