C’est dans une ambiance chaleureuse et amicale, au fond de la grande librairie Folies d’encre à Montreuil d’Amanda Spiegel, et alors que la tempête se déchaînait dehors, que Noam Morgensztern s’est livré avec beaucoup de sincérité en présentant son roman Après la peau lundi 26 février. Quelque 25 personnes ont suivi avec émotion et intérêt les lectures introductives de Pierre et Dominique avant les questions de Cyril qui ont permis à l’acteur de la Comédie Française – exceptionnellement libéré entre “Le Silence” de Lorraine de Sagazan et les “Fourberies de Scapin” – de s’ouvrir comme un journal intime, “le doudou de tous”. Sa relation à l’écriture, à sa maladie auto-immune – l’alopécie – allant jusqu’à se demander s’il s’était fait “tant de mal pour pouvoir créer l’occasion d’écrire” et de réunir des gens autour de lui alors “qu’il y a les anniversaires pour ça !”, sa relation à la colère, aux soins, à sa famille, aux amis, à Dieu “alors que l’unité de l’être est pulvérisée par la maladie, tout vole en éclats”. Certes, “celui qui prend cher, c’est celui qui propose une méthode” et la scène totalement imaginaire avec le grand Boris Cyrulnik, adepte de la “fiction thérapeutique”, est un morceau de bravoure formidablement drôle ! “La maladie est un voyage qu’on aurait aimé ne pas entreprendre mais qu’on doit faire avec soi-même”. Dans notre époque frénétique où on attend de la médecine une réponse rapide pour passer à autre chose, les masques tombent. “Soit on s’enlise dans une quête sans fin, soit on lâche quelque chose”. Catherine Tormo, la présidente de l’association La Tresse qui réunit les femmes vivant toutes sortes d’alopécies, a témoigné de son expérience des mêmes angoisses et du même parcours, justifiant la création de son association par la nécessité de ne pas être seule dans cette épreuve. Après une branche pour les enfants touchés par l’alopécie, elle compte en ouvrir une autre en direction des hommes. Noam Morgensztern pourrait bien en être un des premiers adhérents ! Avec tendresse et avec humour. 

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