Au pied de la tour de l’hôtel Méridien, en face de la Gare Montparnasse se niche une médiathèque ultra-contemporaine qui a accueilli mercredi 5 avril un débat organisé par les Figures du 14e, cette association de deux autrices de Riveneuve, Béatrice Giudicelli et France Dumas, associées au vidéaste Alain Gorich. Trois professionnels du livre, dont deux ayant été filmés par l’association (l’écrivain Andreas Becker et l’éditeur Gilles Kraemer rejoints par Louis Marle, responsable de l’édition numérique chez Albin Michel et vivant aussi dans le 14e arrondissement de Paris), ont ainsi débattu avec Béatrice autour des usages et mesusages du numérique sous le regard d’une quinzaine de participants et le dessin alerte de France. Andreas, contre l’avis de son éditeur, a décidé de tout arrêter en termes de réseaux sociaux, décidé à regagner du temps et à n’entretenir des liens qu’avec le maximum des 200 personnes qu’on peut tous réellement connaître sans chercher les amitiés Facebook. Au point qu’il écrit des longues lettres mais qu’il envoie par courriels après les avoir scannées, seule concession aux réseaux et pour des raisons d’économie. Un nouvel art de la correspondance ! Louis a pu témoigner que la part du numérique, même dans une grande maison, reste très modeste (6 % du chiffre d’affaires) tandis que Gilles a rapporté les débats au Salon du livre de Genève où les professionnels se demandaient si, pour des raisons autant économiques qu’écologiques, on pouvait se passer des livres numériques (e-book, format e-pub…). Et de fait, les livres numériques sont surtout pour les très gros lecteurs (en dehors des titres scientifiques ou juridiques) et concernent des « livres jetables », vite lus et vite oubliés ! Dès que le livre est relu ou transmis à quelqu’un qui le lit, le livre papier est infiniment plus écologique et économique que le permis de lire virtuel qui dépend de réseaux électroniques, d’appareils à forte obsolescence programmée et de data centers ultra polluants !
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