René Elter est archéologue de l’Université de Lorraine et attaché à l’Ecole biblique de Jérusalem. Il mène depuis une vingtaine d’années un projet ambitieux à Gaza sur le site byzantin de Saint-Hilarion, un formidable monastère avec église, chapelle, crypte, cellules et mosaïques, largement visité par les écoles et où il s’occupe non seulement de former des jeunes au métier d’archéologue, mais aussi de guide touristique et de traducteur spécialisé. Chez Riveneuve, qu’il conseille pour tout ce qui concerne l’archéologie dans la région, il a coordonné la publication de référence : Patrimoine en Palestine. Enjeux et obstacles à sa mise en valeur (2014). Dès l’attaque du Hamas le 7 octobre et les premiers bombardements en riposte, il tâche d’évacuer par l’une des deux seules portes d’accès à cette enclave de 370 km2 et de plus de 2 millions d’habitants, le terminal de Rafah à la frontière avec l’Egypte, hermétiquement fermé depuis. Il fait partie de la soixantaine de Français et Franco-Palestiniens (170 en comptant les enfants) dont on entend enfin parler après plus de deux semaines de conflit et un premier article du journal Le Monde ! Quand son téléphone a de quoi recharger ses batteries, et quand la zone n’est pas en black out total comme lors de la première offensive terrestre israélienne, il envoie des messages pour dire dans quel dénuement il vit, sans couverture, avec peu d’eau, de la nourriture donnée par des voisins palestiniens avec d’autres internationaux et ONG dans une zone de l’ONU dans le sud de la bande de Gaza, où l’armée israélienne a encouragé les gens à fuir… tout en continuant à bombarder. “Pilonnage intense toute la nuit, on craque !!!” écrit-il à 4 h du matin le mercredi 25 octobre. Appel au président, aux ministres, aux députés, aux médiateurs, aux journalistes pour qu’ils interviennent pour la libération des Français de Gaza comme pour celle des otages du Hamas, mais aussi pour que la Communauté internationale exige enfin un cessez-le-feu immédiat pour sauver ce qui peut encore l’être à Gaza. Sinon, comme l’écrit le philosophe Paul Preciado dans Libération : “On dira il y a eu Guernica, Auschwitz, Hiroshima, Srebrenica, Rwanda. On dira il y a eu Gaza”!

Aux dernières nouvelles, le 1er novembre : René Elter, sur la liste des étrangers et des Palestiniens blessés autorisés à sortir par Rafah, sera en route pour le Caire le lendemain.


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