L’écrivain haïtien à l’oeuvre polyphonique et polymorphe, Frankétienne est décédé à la fin du mois de février à l’âge de 88 ans. Parmi les « premiers grands écrivains de langue créole » selon son ami Lyonel Trouillot (« Eloge de la contemplation », Riveneuve, collection Pépites), il a publié une cinquantaine d’ouvrages dont, chez Riveneuve, « Melodivi ou Le piège, suivi de Brèche ardente » un recueil de pièces théâtrales, d’aphorismes, de poésies en prose suivant l’esthétique de la spirale, c’est à dire du chaos en cette île de Haïti habituée des cyclones. Il a d’ailleurs aussi écrit pour un beau livre de photos, publié après le séisme de 2010 : « Haïti après l’orage ». Comment s’étonner que son écriture reflète les violences et les bouleversements de son environnement ? Nombreux le suivaient dans ces tonitruantes productions et interventions (« hénaurmes » aurait-il dit !), voyant en lui un vrai Prix Nobel de littérature. C’est en ce sens que Bernard Hadjadj était venu chez Riveneuve publier « Frankétienne, l’Universel Haïtien » pour enrichir le dossier. Il nous reste ses livres pour maintenir ses grandes ondes.
Frankétienne, L’Universel Haïtien
