Voilà bien une soirée comme on les aime chez Riveneuve où près d’une soixantaine de personnes se sont pressées le 3 juillet, de 18h à 23h, pour participer au lancement officiel de la nouvelle collection de poche Pépites jaunes dirigée par le journaliste et auteur Elgas encadré par les deux premiers auteurs : Joël Té-Léssia Assoko pour Enterrer Sankara, essai sur les économies africaines et Ousmane Ndiaye pour L’Afrique contre la démocratie. Mythes, déni et péril. Pour l’occasion, la maison avait consacré un nouveau numéro de la revue Riveneuve Continents au phénomène du poche et mis en valeur sa nouvelle collection au graphisme immédiatement identifiable, avec une gravure noire de l’artiste France Dumas comme pour la version kraft mais cette fois sur Materica gialla. Tout était jaune d’ailleurs, depuis le dresscode (boubous, bob, écharpes, robes, cravates…) jusqu’aux boissons et aux olives. Après quelques mots sur ce format qui a donné à Riveneuve un second souffle depuis la première parution du titre de Souleymane Bachir Diagne : Léopold Sédar Senghor, l’art africain comme philosophie en 2019 (4 rééditions) et les 34 titres depuis, Elgas a mis sur le grill avec malice les deux premiers auteurs qui savent bien, chacun dans son domaine de l’économie et de la politique, qu’ils ne se feront pas que des amis avec leurs essais inconoclastes qui déconstruisent les mythes et nomment les impostures. « Tous les opposants historiques ont fini par être nommés Premier ministre » a ironisé Ousmane Ndiaye tandis que Joël Té-Léssia Assoko a expliqué son agacement de longue date face à l’adulation dont fait l’objet Sankara, en dépit des aberrations économiques et bien dans le mythe très actuel encore du « bon dictateur » que son collègue dénonce avec la « Kagaméphilie ». Les débats ont été riches avec les participants parmi lesquels des journalistes du Monde, d’Africa Intelligence, de France 24 ou TV5Monde, la maire-adjointe du 14e Agnès Bertrand et le maire-adjoint du 18e Mams Yaffa, le professeur de droit Jean-François Akandji-Kombé qui a préfacé l’ouvrage sur la démocratie, un agent de l’Organisation internationale de la Francophonie, des auteurs et autrices de Riveneuve ainsi que de nombreux voisins. Et le prix Goncourt 2021 Mohamed Mbougar Sarr passé en ami.
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