La galerie de poche Talmart, tout près de Beaubourg à Paris, a fait le plein mardi 21 mars au soir pour le lancement du 22e livre de poche de la collection Pépites : Les Bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial du jeune sociologue et écrivain sénégalais Elgas. Quelque soixante personnes se sont pressées dans l’espace où s’affiche en prévisualisation la belle exposition de photos d’Adama Sylla et ont bu les paroles de l’auteur qui est revenu sur la genèse de cet essai déjà très remarqué. “Brûlot iconoclaste” selon En attendant Nadeau, “petite bombe dans le monde des idées postcoloniales” selon Le Point. Il s’agit surtout et de façon très argumentée et référencée pour l’auteur de replacer le débat décolonial actuel en France dans l’espace et le temps plus grands de la pensée critique en pointant l’incohérence des anathèmes et la contradiction des censeurs. Alors, comme il en dresse la liste dès son préambule : “Aliéné”, “suppôt de”, “nègre de maison”, “bounty”, “subalterne”, “collabo” ? Comme le lui recommande sa préfacière Sophie Bessis présente ce soir-là, l’historienne et ancienne rédactrice en chef de Jeune Afrique : “Il lui faudra un cuir épais pour affronter les attaques qui ne manqueront pas de pleuvoir”. Sous le regard bienveillant du philosophe Souleymane Bachir Diagne, dont le titre Léopold Sédar Senghor, l’art africain comme philosophie est le tout premier titre de la collection Pépites, Elgas s’est plié avec beaucoup d’élégance au feu nourri des questions en annonçant déjà le concept de prochaines réflexions : “l’incolonisable plutôt que le décolonial” (c’est aussi le titre de son 5e chapitre). Dans le public : des journalistes, des artistes, des auteurs de Riveneuve (Gilles Gauthier, Christian Phéline, Marc Monsallier qui dirige Talmart et a coordonné le numéro Sénégal de la revue littéraire Riveneuve Continents…), de nombreux jeunes Africains de France et même un candidat à la présidence … du Sénégal !

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