Sans doute le grand philosophe sénégalais et professeur à Columbia University, Souleymane Bachir Diagne, n’aurait pas boudé son plaisir en suivant – s’il n’avait pas été aux USA – le dialogue qui s’est installé dans la cuisine de Riveneuve, jeudi 28 septembre, entre une douzaine de personnes réunies pour le lancement de l’ouvrage que lui consacre le jeune professeur de philosophie guinéen Alioune Bah. L’islam rationnel de Souleymane Bachir Diagne a permis au modérateur, Boniface Mongo Mboussa (qui publie le mois prochain dans la même collection de poche Pépites : Tchicaya U Tam’si, Vie et oeuvre d’un maudit), de revenir sur l’oeuvre du maître (grand mathématicien, philosophe de la pensée islamique, praticien du dialogue avec le christianisme, le judaïsme, analyste de la traduction, etc.) dont la pratique capitale est le dialogue. Répondant aux questions de la journaliste de RFI Véronique Gaymard, du journaliste philosophe Pape Cissoko ou du président du Forum France-Algérie Farid Yaker, l’auteur a expliqué sa formule qui peu surprendre d’un “islam rationnel” en rappelant que le mot qui apparaît le plus dans le Coran après celui de Dieu est précisément “la raison” et ses déclinaisons. “La raison est le support de la révélation. Celui qui n’a pas de raison, n’a pas de religion selon l’Islam”. Une approche soufie que l’avancée du wahhabisme et de l’islam radical en Afrique sub-saharienne met en danger, même si la tradition des confréries soufies toujours vivaces permet de résister.
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