Les successeurs d’Alexandre en Asie centrale et leur héritage culturel

Les successeurs d’Alexandre en Asie centrale et leur héritage culturel

François Widemann

Quand on parle de la civilisation grecque à l’époque hellénistique, c’est-à-dire après l’énorme bouleversement de la conquête d’Alexandre le Grand, on pense à la Macédoine dominant la Grèce, aux Ptolémées en Egypte, aux Séleucides, souvent nommés « rois de Syrie » alors que leur empire a touché à l’Inde et aux monts Pamir ; on a oublié quelque chose. Ce n’est pas nouveau. Déjà dans l’Antiquité, les historiens grecs et romains ont presque complètement ignoré la multitude des colons grecs bien armés et parfois hautement cultivés, installés dans de nombreuses villes, dont les premières avaient été fondées par Alexandre dans l’Extrême–Orient de son empire : la Bactriane et les pays qui l’entourent. L’Iran envahi par les Parthes, en guerre quasi permanente contre les Grecs puis contre les Romains, a fait écran.
Pourtant des États grecs se sont maintenus presque trois siècles et les villes, les oeuvres d’art, les monnaies qu’ils ont laissées montrent, conservé jusqu’au bout, leur caractère grec ; au point que cette population grecque minoritaire qui aurait pu être rapidement assimilée par les autochtones, les a au contraire plus ou moins assimilés. Les États fondés par les nomades qui les ont envahis ont adopté le grec comme langue officielle, encore même après la disparition du dernier État grec dans la région. Leur religion, leur art en sont restés profondément marqués. Alors que la domination grecque n’était plus qu’un lointain souvenir, l’épopée romancée d’Al Iskandar, devenu un héros perse, circulait parmi les peuples de la région. L’alphabet grec servit à transcrire de nombreuses langues : successivement, Tokhares, Perses, Huns, Türks et jusqu’aux premiers gouverneurs arabes l’utilisèrent, ces derniers délaissant l’écriture du Prophète pour être compris.
Les précédentes tentatives sérieuses de reconstitution historique sont largement dépassées, à cause de leurs lacunes documentaires et pour les sacs de noeuds chronologiques que leurs auteurs n’ont su éviter, par exemple, dans la confusion autour de rois homonymes. Cet ouvrage, sans être un catalogue exhaustif, a utilisé toutes les données disponibles aujourd’hui : textuelles, archéologiques, numismatiques, unies, quand c’était raisonnablement possible, par un fil géopolitique. L’influence artistique des Grecs apparaît très forte et durable dans l’art du Bouddhisme alors en plein essor du nord de l’Inde à l’Asie centrale. Il en est présenté quelques exemples particulièrement évocateurs.
Ce livre, ouvrage universitaire par sa rigueur, ses nombreuses notes, cartes, schémas chronologiques et références bibliographiques, est écrit dans un style clair, agréable à lire, appuyé en permanence sur des illustrations, qui le rend accessible à un plus large public désireux de connaître ces Grecs, oubliés dans leur lointain exil.

24 X 16 – 527 pages
ISBN: 978-2-914214-71-1

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