Qui est donc Alice Rahon, cette poétesse surréaliste française devenue peintre au Mexique où elle avait fuit la Seconde Guerre mondiale avec son mari et où elle a peint quelque 700 oeuvres “inclassables” sans pour autant être connue ou reconnue en France ? C’est tout l’enjeu du livre que la spécialiste de la peinture mexicaine Christine Frérot (qui a déjà publié chez Riveneuve le beau livre “Fictions mexicaines, 38 témoins de l’art du XXe siècle”) a présenté jeudi 16 décembre à l’Institut culturel mexicain de Paris. En compagnie de l’attaché culturel mexicain et d’une quinzaine aficionados, l’autrice a rappelé l’enquête qu’elle a dû mener pour trouver des informations sur une femme à la fois très mondaine (amante de Picasso, amie de Man Ray, Frida Kahlo ou Diego Rivera…) et très discrète, sans enfant et divorcée, dont l’oeuvre n’a pas été réunie et n’est partiellement connue qu’au Mexique et aux Etats-Unis où les plus grands musées et collectionneurs commencent à acquérir ses tableaux. Le galeriste et ancien directeur d’institut français Marc Monsallier et la conservatrice en chef des arts graphiques et des peintures au musée d’Orsay Leila Jarbouai ont souligné l’extraordinaire travail de défricheuse de Christine Frérot.