Algérie 1945-1954 : histoire-mémoire

Le 8 mai 1945 survenaient les évènements de Sétif. Pour les uns, ils s’inscrivent dans la lignée des soulèvements qui ont eu lieu contre les différentes formes de présence coloniale ; pour d’autres, il s’agit d’un acte fondateur d’une identité nationale algérienne ; pour d’autres encore, il s’agit d’un combat idéologique qui s’amorce. D’autres enfin y trouvent le fruit d’une rivalité stimulée par le contexte de grands changements planétaires d’alors. Pourra-t-on éclairer un jour les ambiguïtés de la gouvernance française et expliquer le silence qu’elle laissa planer sur ces événements ? La vérité est-elle à la croisée de ces visions diverses ? Aujourd’hui encore, au-delà des affirmations et des commémorations, l’interprétation des manifestations de mai 45 et de leurs conséquences est toujours un objet de débat vif. Il y a, à côté des faits historiques – matière des historiens pas toujours unanimes – , la mémoire – voire les mémoires – générées de l’expérience personnelle et familiale accumulée de chaque témoin, protagoniste, ou encore descendant de ceux qui ont vécu leur part des 130 ans d’histoire commune, réelle comme idéalisée, des deux rives de la Méditerranée.

Actes de la journée d’étude du 8 novembre 2016 « Afrique du Nord 1945-1954 : la charnière Histoire-Mémoire ».