Lieu incontournable de la célébration des revues (plus de 200 titres de toutes sortes : littéraires comme Riveneuve Continents, poétiques, photographiques, géopolitiques, scientifiques et même militaires !), le 35e Salon de la revue a ouvert ses portes à la Halle des Blancs-Manteaux (Paris 4e) du 10 au 12 octobre, attirant près de 10 000 visiteurs.
Et pourtant, comme l’ont rappelé à l’unisson la présidente de l’association organisatrice Isabel Violante et son directeur Yannick Kéravec, les coupes drastiques dans les subventions depuis deux ans mettent en danger cet événement, soutenu — comme l’a assuré l’adjointe au maire Benoîte Lardy — jusqu’à l’année prochaine et ses élections municipales.
En attendant, c’est à votre bon cœur, puisque les organisateurs refusent de rendre payante l’entrée (si chaque visiteur donnait un euro, les comptes seraient dans le vert !).

Riveneuve a donc participé et animé un débat autour du phénomène du poche et de sa nouvelle collection Pépites Jaunes, samedi 11, avec les deux auteurs Joël Assoko (Enterrer Sankara, essai sur les économies africaines) et Ousmane Ndiaye (L’Afrique contre la démocratie), devant plus d’une dizaine de personnes.
Les deux auteurs ont pu témoigner des avantages inattendus du format poche dans le cas de leurs ouvrages « tranchants et dérangeants », comme le veut la profession de foi de la collection, dans certains pays africains où les libraires évitent d’avoir des problèmes avec les autorités putschistes, comme au Mali ou au Burkina Faso.

Ainsi, un collectif d’hommes d’affaires et d’intellectuels au Mali a pris contact avec Ousmane Ndiaye après avoir acquis une dizaine d’ouvrages pour animer un débat en visioconférence autour de la démocratie en Afrique. Le poche, pas cher et discret — « on peut diffuser le poche sous le manteau », selon la belle formule de l’essayiste —, trouve son terrain de prédilection dans différents pays africains où les canaux informels sont les plus efficaces.

L’économiste Joël Assoko a renchéri en soulignant l’importance de mettre sur le marché des idées, à un moment où tout est accessible, même sur le grand continent, via les réseaux, pour un prix modique voire gratuitement, des ouvrages pensés et écrits avec rigueur, pour un prix raisonnable, afin de lutter contre la surabondance des fake news en ligne et le déchaînement des réactions décervelées.
Pour une santé du cerveau comme du marché. C’est tout vu… et revue !
 

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