« Et j’ajoute que l’ouvrage de Joel Assoko est le premier d’une toute nouvelle collection aux éditions Riveneuve qui s’appelle Pépites jaunes et que vous découvrez ici en avant-première ! » a lancé samedi 15 mars Yvan Amar, journaliste qui a longtemps animé « la danse des mots » sur RFI et qui modérait le débat « L’Afrique sera-t-elle la catastrophe du XXIe siècle ? » La rencontre reprenait le titre du livre de Serge Meyne, consultant en développement et évaluation des risques, tandis que le journaliste Joël Te-Lessia Assoko défendait son « Enterrez Sankara, essai sur les économies africaines », les deux debatteurs partageant malgré les nuances les mêmes préoccupations. Et aussi les mêmes lectures puisque Yvan Amar notait avec malice que ces jeunes experts se référaient tous les deux à l’ouvrage de l’agronome René Dumont qui, en 1962 dans l’euphorie des décolonisations, publiait « L’Afrique noire est mal partie » ! Celui qui allait être le premier candidat écologiste en France, brandissant un verre d’eau devant les caméras en annonçant la rareté à venir, avait semble-t-il tout compris là aussi. Les deux auteurs ont ainsi tordu le coup à l’afro-optimisme déclaré par modes successives par les instances internationales et certains dirigeants africains sans prendre le soin de s’attaquer à l’éducation, la formation professionnelle en relation avec les besoins des pays, la stabilité politique et juridique, etc. Les incantations idéologiques ne résolvent rien, ni la culture du ressentiment identitaire comme l’illustre le développement asiatique dans des pays très semblables a l’Afrique au moment des indépendances. Et dommage pour les grandes idées comme l’intuition géniale de Sankara de miser avant tout le monde sur « le capital humain ». Plus d’une cinquantaine de personnes ont suivi ce débat trop court tandis que dans la salle voisine Elgas, directeur de la nouvelle collection, animait le débat « Partir pour exister ».

Le lendemain, Boniface Mongo Mboussa (« Tchicaya U Tam’si, vie et œuvre d’un maudit ») rendait hommage avec d’autres auteurs aux « Fondateurs de la littérature camerounaise ». Le Camerun était l’invité d’honneur de ce 4e salon du livre africain de Paris, pour la première fois dans la Halle des Blancs manteaux. Il a fait espace comble tout le week-end, avec des auteurs er des éditeurs venus de tout le continent et des libraires comme le fameux Tiers-Mythe de Ahmad Salamatian, par ailleurs coauteur chez Riveneuve de « L’Amerique en otage ».